Étudiante et enceinte

Étudiante et enceinte : comment gérer ?

D’après la « norme » véhiculée dans la société, il y a un « bon moment » pour tomber enceinte et avoir un enfant, et c’est après les études. Cela suppose donc l’existence d’un couple stable, d’un projet parental et d’une certaine sécurité professionnelle. Pourtant, il se trouve que les étudiants parents sont nombreux sur le territoire national. Justement, si vous vous retrouvez dans une telle situation, comment parvenir à la gérer ?

Vous n’êtes pas seule

Découvrir que l’on est enceinte pour une jeune étudiante (ou avec un jeune étudiant) sera toujours un choc énorme. On se demande souvent comment cela est possible et pourquoi, surtout qu’on est encore instinctivement dans la phase où l’on pense que cela n’arrive qu’aux autres. Mais voilà, c’est arrivé, et ce n’est pas une fatalité. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul(e). De nombreux étudiants se retrouvent dans une telle situation (environ 100.000, rien qu’en France), et beaucoup ont réussi à gérer.

Pour beaucoup, ce fut le déclic nécessaire qui les a mis (ou remis) sur la bonne voie, et qui leur a permis de se prendre en main. Les exemples sont nombreux, comme ce témoignage d’une jeune étudiante qui a décidé de garder son bébé, d’abandonner ses études de droit où elle se sentait frustrée, de déménager et de prendre une tout autre voie dans le but de pratiquer un métier qu’elle aime, tout cela sans ressources ni rien, au début.

Un autre fait rassurant, c’est aussi que l’État a prévu de nombreuses dispositions et aides en faveur de jeunes femmes enceintes au RSA ou sans ressources. Même s’il n’y a pas encore de statut spécifique pour une étudiante enceinte, il existe bel et bien des aides disponibles, à condition de s’adresser aux bonnes adresses et au bon moment. Nous y reviendrons un peu plus bas.

La scolarité d’une jeune étudiante et enceinte

C’est une erreur de se dire que, lorsqu’on tombe enceinte, notre vie étudiante doit s’arrêter. Bien entendu, ce sera difficile, mais pas impossible. Une chose est sûre : on peut toujours poursuivre ses études, tout en étant bien encadré, même en étant enceinte. On peut le faire dans l’établissement scolaire, des aménagements sont prévus pour cela, et on y a droit. Entre autres, on peut citer :

  • L’assistance du personnel de l’établissement scolaire (infirmier(e), médecin, assistant(e) de service social, etc.) pour tout renseignement sur les droits d’une étudiante enceinte ainsi que les démarches nécessaires à effectuer.
  • Des aménagements au sein de l’établissement scolaire (repos à l’infirmerie, autorisations d’absence en cas de consultations médicales, double des livres, etc.).
  • La possibilité de se rendre fréquemment aux toilettes, de passer un examen (comme le bac) durant la session de rattrapage en cas d’indisponibilité pendant la période normale (par exemple en cas d’accouchement).

Il est même possible de poursuivre ses études à domicile pendant votre grossesse si vous ne pouvez pas fréquenter l’établissement scolaire pour des raisons médicales. Dans ce cas, il faut s’adresser au directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen) qui vous mettra en relation avec le Centre national d’enseignement à distance (Cned).

De nombreuses aides financières disponibles

Bien entendu, attendre un enfant reste une épreuve tant émotionnelle que financière. Justement, des aides financières sont disponibles pour vous épauler durant cette épreuve. La condition principale reste de déclarer sa grossesse en bon et due forme.

Pour ce faire, le mieux sera de se rendre auprès d’un médecin ou d’un gynécologue bien équipé pour un examen. Celui-ci pourra faire lui-même la déclaration en ligne à la CAF et à la sécurité sociale. Dans le cas échéant, il vous remettra un formulaire avec plusieurs volets, à envoyer auprès des institutions compétentes (le volet rose pour la caisse, les volets bleus à la CAF). Dans l’idéal, il faudra faire sa déclaration avant le 3ème mois.

Pour vous renseigner sur les aides disponibles par rapport à votre situation (au RSA, ou sans revenu et sans logement, etc.), vous pouvez contacter votre CAF. Parmi les aides possibles, on peut citer les indemnités journalières de maternité, la prime de naissance, l’allocation de naissance, les allocations familiales, la prise en charge des soins en cas de grossesse (consultations, examens, hospitalisation) par la sécurité sociale et/ou par la CMU, l’allocation de soutien familial, l’aide de l’enfant secouru (CCAS), aide à la garde d’enfant, etc.